Historique

Le Port du Pouliguen en 1909
Le Port du Pouliguen en 1909

"Les Greniers de la Mémoire" est une association culturelle qui a vu le jour en 1994.

Elle a pour but la recherche de tout patrimoine concernant notre commune, qu’il soit architectural, social, historique ou économique…

Le résultat de ces recherches,  menées par un groupe de passionnés,  est retransmis au-travers d’expositions et de visites commentées de la ville du Pouliguen par nos guides bénévoles

L’association compte une vingtaine de membres. Cependant nous sommes toujours demandeurs de personnes enthousiastes qui voudraient occuper leurs loisirs à la découverte ou la redécouverte de notre passé et/ou prendre une part active dans nos activités.

Livres et archives seraient alors de très bons compagnons à votre disposition pour vous plonger dans notre Histoire.

Depuis 2017, nous publions régulièrement nos recherches dans les "Carnets du Pouliguen".


Le nom du POULIGUEN vient du breton poul (mare – trou – anse – poul d’échouage)[1]

Au sud du Pays de Guérande, à l’extrémité de la baie du Pouliguen[2], s’étirant le long de son étier, le port du Pouliguen doit son développement au transport du sel produit dans le marais salant.

Ce chenal ou étier, est un bras de mer qui s’enfonce  en  se ramifiant dans les terres. Il alimente ainsi en eau une grande partie du bassin salicole. Il permet aussi l’évacuation du sel produit et son acheminement par mer.

Dès le Moyen Age, ce sel fonde la prospérité de la Presqu’île Guérandaise.

Des documents du 14 e siècle font déjà état d’un port et havre du Pouliguen. Il faut attendre cependant le 15 e siècle pour voir l’implantation de quais maçonnés. La création de cette structure portuaire est devenue indispensable pour répondre aux demandes du marché et à l’accueil  de navires à plus fort tirant d’eau.

Le commerce du sel, est destiné en partie à l’exportation : Espagne, Angleterre, Pays Scandinaves. Au niveau national, les barques du Pouliguen alimentent en priorité les greniers à sel de la gabelle à Nantes. 

En parallèle à ce trafic, le port abrite également une activité de pêche côtière et hauturière.

Les Pouliguennais sont donc avant tout des marins : au commerce, à la pêche, à la course[3] et parfois pourquoi pas des pirates ! Ils fournissent aussi les contingents nécessaires d’équipages[4] pour armer les navires de guerre de la Marine Royale.

 

A partir du 18 e siècle le commerce international du sel commence à décliner : taxes élevées sur les sels bretons – concurrence des salins du midi et des sels étrangers– nombreux conflits européens.

Le milieu du 19 e siècle est une époque charnière pour l’économie locale.

Le transport du sel ne cesse de péricliter. Concernant une population dont l’activité principale est tournée vers l’économie salicole, un tel marasme entraîne peu à peu  le pays dans la misère.

 

L’opportunité d’une nouvelle activité se présente alors : le tourisme balnéaire.

En effet, au 19 e siècle s’amorce une orientation nouvelle sur le regard que l’on porte à la mer : on en découvre les vertus thérapeutiques.  

Cette nouvelle approche de l’océan attire les premiers baigneurs sur notre côte dès les années 1840. C’est un tournant capital pour le Pouliguen qui est très vite considéré comme une station balnéaire à caractère familial.

L’arrivée du chemin de fer (1879) est l’élément décisif de l’essor de la commune.

La fréquentation estivale, l’accroissement de la population locale, sont autant de facteurs nouveaux qui relancent l’économie du pays : création d’hôtels, de pensions de familles, de commerces de bouche, développement du monde artisanal…

Désormais l’activité principale du Pouliguen sera le tourisme et de nos jours il en est toujours ainsi.

 

Malgré son histoire ancienne, Le Pouliguen est une commune récente. Ce n’est que le 20 avril 1854, qu’un décret de loi érige en commune la section du Pouliguen qui jusqu’alors n’était qu’un village de Batz sur Mer.

La création de la commune[5] correspond en fait à l’arrivée de ces premières familles qui adoptent Le Pouliguen et s’y installent. Elles font construire des chalets, principalement le long de la plage du Nau, de la côte de Penchâteau et sur le port qui voit disparaître une grande partie de son bâti ancien au profit d’une architecture bien différente.

 

L’architecture du Pouliguen garde malheureusement peu de traces de ses logis anciens. Quelques exemples de cette architecture urbaine portuaire qui caractérisait la presqu’île guérandaise (16 e – 17 e et 18 e siècle) sont encore visibles malgré tout.

Demeures de notables,  négociants,  armateurs ou capitaines de navires, elles se situaient sur le port ou dans les rues adjacentes. En granit, comportant  au moins un étage, parfois une tour d’escalier, elles étaient la marque de la prospérité du pays. Dans le cœur du vieux bourg subsistent aussi des habitations plus modestes de pêcheurs et d’artisans.

 

Les constructions balnéaires du 19 e et début 20 e siècle se démarquent complètement du style du pays.

Suivant les périodes elles s’inspirent de l’architecture médiévale et sa dominante gothique, vers 1910 un style plus dépouillé annonce le régionalisme.  A la fin de la première guerre mondiale on bâtit  anglo-normand, néo- breton, néo- basque, néo-provençal, colonial…

Le Pouliguen conserve un certain nombre de ces villas, tout au long de la côte de Penchâteau, et sur le port. La majorité de ces maisons sont aujourd’hui protégées.

 Texte : Danielle Papion pour l’association Les Greniers de la Mémoire 2014.

 


(1)« La terminaison – i – de ce nom n’est pas d’origine étymologique mais purement phonétique (voyelle de liaison). Le second élément du nom est le breton gwenn, « blanc » dont la motivation, quoi que les auteurs locaux aient pu dire, n’est pas justifiable…]» Extrait d’un courrier de Gildas Buron, conservateur du musée intercommunal des marais salants à Batz S/Mer -  22 février 1999.

(2)Devant le développement national et international de la station balnéaire de La Baule dès la fin de la 1ère  guerre mondiale, on verra petit à petit disparaître l’appellation Baie du Pouliguen au profit de Baie de La Baule.

(3)Les marins de la côte embarquaient assez fréquemment sur des navires corsaires (du port de Nantes).

(4)Au cours des nombreux conflits qui opposèrent la France et l’Angleterre, la Hollande ou l’Espagne, les équipages composés en majorité de Bretons paieront un lourd tribu.

(5)Dans la période de marasme qui touche le pays paludier au 19ème siècle, l’arrivée du tourisme et ses retombées économiques poussent les notables de la section du Pouliguen à rechercher une autonomie qui permettrait de gérer au mieux de ses avantages des revenus plus importants que ceux générer par le sel (raffinerie – minoterie)